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Il faudra bien vendanger...

Publié le par Valérie

 

Quand l'année est cruelle,
Qu'elle nous mine doucement,
Que sur la fleur si belle
Elle met pluie au printemps,

Quand les feuilles nouvelles
Sont mouillées trop souvent,
Que malgré nos appels
N'arrive pas le vent,

Le mildiou nous rappelle,
Toujours bien méchamment,
Que nous sommes les faibles
Et qu'il est le gagnant,

Puis le soleil décide,
Enfin, c'est la saison,
Sur les graines acides
D'envoyer ses rayons,

Mais il les rend si fort
Qu'il fait cuire les raisins,
Que même verts encore
Ils deviennent tout bruns,

On regarde les grappes,
La mine contrariée,
Une question nous frappe,
Quand va-t-on vendanger ?

Certains raisins sont secs,
D'autres sont verts encore,
Certains dans notre bec
Valent déjà de l'or,

Les doutes nous dérangent,
On est comme pétrifiés,
On sait que la vendange
Sera très compliquée,

Mais il faut en finir
Et puis nous décider,
Retrouver le sourire,
Le désir d'avancer,

Alors, amis fidèles,
Venez nous retrouver,
Devenez le soleil
De cette dure année,

Joignez vos mains aux nôtres
Des vignes à l'égrappoir,
Soyez nos doux apôtres
Amoureux du bon boire,

Quand viendra le diner
À la table commune,
Tous fourbus et vannés,
Respectant la coutume,

Nous lèverons nos verres
Bien haut, en votre honneur,
Et noierons les galères
Dans votre bonne humeur !

ab

Poètes, buveurs, travailleurs, amis, amateurs, venez nous rejoindre les
week-ends des 29/30 septembre et 6/7 octobre pour la mise en cuve des
raisins survivants !

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Nous y sommes (presque)... mais que ce fut dur !!!

Publié le par Denis

Voilà la phrase qui pourrait résumer cette année 2012. Une année où dès le départ nous avons du courir sans jamais pouvoir revenir dans les clous. Le froid d'abord, en début d'année, qui nous a mis en retard sur la taille, et donc sur le tirage des bois et sur le liage. Et puis ce printemps humide et arrosé, au moment de la floraison, qui aura gêné la fécondation des fleurs, entraînant beaucoup de coulure et de millerandage.

La combinaison de l'eau et de températures clémentes a permis à l'herbe d'exprimer toute sa vigueur et d'envahir les rangs au moment où le gyrobroyeur nous faisait comprendre qu'il en avait marre de gyrobroyer... On s'est même demandé si nous n'allions pas louer une moissonneuse-batteuse pour les vendanges, la récolte de graminées semblant plus prometteuse que celle des raisins... 

Et puis, conséquence ultime de cette pluie et de cette humidité, le mildiou s'en est donné à cœur joie. Sur les feuilles d'abord, puis, plus grave, sur les fleurs. 14 traitements cette année, le double de l'an dernier sans jamais parvenir à stopper le fléau. Le pulvérisateur, après 2 ans de bons et loyaux service (et quelques renversement dus à ma conduite un poil trop brutale...) a commencé à donner des signes de faiblesses pour finir par lâcher : d'abord les buses qui ne pulvérisaient plus, puis carrément la pompe qui ne pompait plus. La course donc, pour trouver les pièces, réparer, repartir entre 2 averses,...

 Nous ne parlerons pas des relevages, des épamprages et des écimages que l'on a fait un peu à "la va comme je te pousse" entre 2 traitements, et franchement en dehors des normes préconisées par la doctrine vigneronne. 

Et puis pour nous achever, des températures gambadant au-dessus des 40° C, histoire de faire prendre aux grappes un joli coup de soleil et de réduire encore un peu plus nos espoirs de vendanges abondantes... Enfin, bref, 2012 (deux mildiouze ?), ne sera pas l'année du dépassement de rendement maximum autorisé, ce qui nous évitera de la paperasse ;o)  

Et le fait de savoir que bon nombre de collègues vignerons (bio ou pas bio, ici et ailleurs) ont connu le même sort ne nous console pas même si ça aide à relativiser et à avaler une pilule amère... Mais c'est comme ça, nous sommes une "entreprise sans toit" et on ne négocie pas avec le climat, on s'adapte... pas toujours facilement d'ailleurs. 

Mais voilà, nous y sommes presque maintenant. La véraison est bien entamée même le degré de maturation reste très hétérogène selon les pieds, et même selon les grappes... Les vendanges sont prévues pour fin septembre-début octobre. 

Côté chai, ça y est, c'est bien avancé (mis à part les finitions) et nous avons maintenant un lieu fonctionnel et agréable pour travailler, même si nous utilisons toujours un petit groupe électrogène, le raccord au réseau électrique tardant à se faire. L'avantage, c'est que nous avons été amenés à réfléchir nos actions pour limiter au maximum l'usage de l'électricité dans chacune de nos manipulations. Il restera ensuite à aménager les abords et mettre en place le potager dont rêvons depuis quelques années. Ce qui est prévu pour cette automne, les graines et semences de l'association Kokopelli link étant arrivé la semaine dernière. Mais on vous  en reparlera plus tard... 

Cette année un peu particulière et pleine de doutes a été l'occasion de rencontres riches avec  des collègues vignerons, et de discussions sur nos pratiques dans les vignes, sur le travail du sol, sur le respect des cycles végétatifs, sur la taille, sur les traitements, sur la biodiversité, sur l'environnement, sur le goût du vin... Il nous faut maintenant intégrer tout ça, le comprendre, retenir ce que nous pouvons mettre en œuvre avant de franchir une nouvelle étape. Bref, ça bouillonne, mais là aussi, on en reparlera plus tard...

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Coulure, mildiou, échaudage... chers amis vendangeurs, challenge au niveau tri cette année !!!

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Le bonheur est sur le tracteur...

Publié le par Denis

Ce soir, j'avais tracteur comme d'autres ont piscine ou jogging. Au programme, girobroyeur sur l'ensemble des parcelles pour dompter cette herbe qui n'adore rien tant que l'eau et le soleil pour pousser.
Arrivé au chai, j'attelle le girobroyeur, manœuvre le tracteur, débraye la prise de force, descends du tracteur pour enclencher ladite prise de force en passant le bras sous le siège et pars vers les vignes. L'enclenchement de la prise de force ne respecte pas l'orthodoxie tracticole, mais c est normal car la barre de renvoi qui permet à la manette située sur le tableau de bord de mettre en marche la prise de force est cassée. Il faudrait que je la répare, mais pour l'instant j'ai juste inscrit cette tâche sur la déjà très longue "to do list" collée sur le frigo de la maison.


J'enchaîne les rangs, le girobroyeur fait son office, malbecs, merlots, suivi par 2 bergeronnettes qui profitent du festin d'insectes qui volent de part et d'autres du tracteur. Ça sent bon l'herbe coupée, le ciel est bleu, les vignes sont belles, pas une trace de mildiou et pas encore en fleur et je me remémore mon billet de l'an dernier à la même époque. Je croise le voisin qui replante sa parcelle de cabernet, un grand salut de la main, un lièvre qui s'échappe devant moi, plus loin dans le ciel, une buse guette sa proie. Bref, c est beau, je suis bien et mon esprit vagabonde. Je me dis qu'il faut que j'écrive tout ça sur le blog. J'ai déjà le titre avec une rime riche.


Quand tout à coup, un bruit sourd et inhabituel, se fait entendre derrière moi. Pieds sur le frein, j'arrête mon engin. À priori, un ceps mort ou un bout de piquet couché dans l'herbe à été avalé par le girobroyeur. Normalement rien de grave, je repars donc. Mais en me retournant, je constate que l'herbe n est plus coupée. Ça c'est déjà moins normal et je prie le saint des mécanos de ne pas avoir bousillé la tête de renvoi du gyrobroyeur. Arrivé au bout du rang, je relève le bazar et je me dit que je vais descendre du tracteur pour vérifier ce qui se passe. Non sans avoir d'abord coupé le contact vu que j'ai une confiance limitée en ma prise de force et que je ne voudrais pas me priver d'un bras si les lames redémarrent intempestivement. Et là, oh surprise, la clé n'est plus dans le contact. Mais, me dis-je, pourtant, le tracteur tourne encore...et elles sont pas dans ma poche... P&£¥* de b€@#°= j'ai paumé les clefs du tracteur en roulant !!! Et bien sûr le porte clefs est jaune verdâtre histoire de bien se voir dans la luxuriante végétation de nos parcelles. De toutes façons, repasser à pieds dans les rangs sur 2 hectares et demi, c est pas possible... Mais je fais quoi alors pour éteindre mon tracteur ? Je réfléchis mais y a rien qui vient. Je m'étais préparé psychologiquement à toute les pannes, mais pas à l'impossibilité de couper le contact... Je respire un grand coup, puis un autre, je me rappelle que le passé n'est plus, que le futur n'est pas, et que le présent est insaisissable (le tracteur lui, ronronne toujours...). Première idée, rentrer le tracteur à l'appentis, on avisera ensuite. En route, je me dis que je ne vais pas pouvoir attendre que le réservoir tombe à sec, je l'ai rempli à bloc et y en a pour 6 heures d autonomie. Il me revient alors de vieux souvenirs de mécanique aviation. Normalement, le moteur est alimenté en gasoil par une pompe électrique. Si je débranche cette pompe, le moteur ne sera plus alimenté en gasoil et va s'arrêter. Arrivé à l'appentis, je soulève le capot... tout est noir et recouvert de cambouis... Ça part pas franchement sur de bonnes bases. J'avise quand même un bloc blanchâtre relié par 2 fils électriques sur le dessus du réservoir. J'en débranche un, j'attends 2 minutes... rien, le moteur tourne toujours comme un coucou suisse. J'attrape une clé et me décide a débrancher ce que je pense être une durite d'alimentation du moteur en gasoil. Y a bien du gasoil dedans, mais il est tout chaud, il m'asperge de la tête au pieds et il coule dans le moteur. Là, je me dis que je vais finir par foutre le feu à mon tracteur si je continue. Du coup, finissant par reconnaître mon ignorance de la chose mécanique, j'appelle mon cousin mécanicien. La solution est bête comme la lune, il suffit tout simplement de faire caler le tracteur en enclenchant une vitesse et en débrayant tout en serrant le frein. Ben oui, ça te fait ricaner bêtement derrière ton écran cher lecteur, mais quand tu es confronté à une situation qui ne peut pas arriver (perdre les clés sans que le moteur se coupe, c'est quand même pas commun...), et bien tu perds tout moyen de réflexion.

 

Moteur calé, je suis rentré à la maison, puant le gasoil, une bonne douche et au lit. Fin d'une belle journée de m%$£*.

 

[Depuis vendredi, le cousin Jean-Paul est passé. Le contacteur du tracteur a été changé et la panne du girobroyeur est identifiée : un boulon qui fait office de "fusible" cisaille quand il y a un blocage et un risque de tout casser. Je le change demain et je finis la tonte.]

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Manif de bouchons !

Publié le par Valérie G.

La journée s'annonçait sous les auspices de la plus pure ronchonitude...

 

Un réveil difficile avec la tête de travers après une nuit à ressasser les problèmes des travaux dans la maison ( une douche très belle mais inutilisable depuis 1 mois en raison d'une fuite récalcitrante, un lavabo ayant décidé d'attraper le même virus que celui de la douche, des m² de parquet à traiter tout en vivant à 5 dans la maison, un artisan qui ne vient jamais quand il le dit...)

 

Des épaules ayant décidé de se la jouer sensibles sous prétexte que je tirais les bois en même temps que je taillais, bientôt rejointes dans leur mutinerie par les doigts de la main droite crispés sur le sécateur...

 

France Culture qui passait encore un épisode de "l'imaginaire historique des candidats à l'élection présidentielle", beau déballage d'élitisme, de confusions, de raccourcis, de démagogie et de volonté lâche de plaire au plus grand nombre de la part de ces hommes politiques déprimants...

 

Le vent vicieux qui se glissait sous l'élastique de ma doudoune et couvrait mon dos non consentant de caresses froides...

 

La batterie de la pauvre vieille Toyota qui manquait de rendre son dernier soupir, m'obligeant à la malmener pour obtenir au bout de moults raclouillis de gorge un redémarrage peu convaincu...

 

Même Shaka Ponk dans le casque de mon mp3 n'arrivait plus à me communiquer sa pêche hors du commun. Je pensais à Fukushima, au taux de produits chimiques présents dans le sang de mon voisin père de trois enfants et qui ne se protège pas correctement quand il traite, au pauvre lapin fermier qui attendait dans mon frigo depuis trop longtemps et qui devait se désespérer de sa moutarde et de ses pruneaux, j'avais pas la frite, pas la gnak, pas le goût ni l'envie, bref j'étais en train de me "loquifier"...


Heureusement, dans ces cas de coupable mauvais état d'esprit, les enfants sont souvent là pour nous donner de salvateurs coups de pied aux fesses et nous faire retrouver notre envie de monter aux barricades : arrivée le soir à la maison, j'y trouvai une rafraichissante manifestation de bouchons indignés réclamant du vin bio à grands cris, fruit de l'imagination et de la créativité de ma petite de 10 ans.


Bon, si les enfants comprennent, y'a peut-être bien de l'espoir ! 

 

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Et Léa de rajouter : "5 selon la police, 50 selon les organisateurs..."

 

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Le programme du printemps à venir

Publié le par Denis

On ne passera pas tout notre temps dans les vignes ou au chai (même si on devrait....).

 

Le programme du printemps se précise donc pour nous et nous vous en livrons les premières dates :

 

 - 17 et 18 mars, salon festif et campagnard à Cabrières au Clos Romain chez Céline Beauquel et Romain Cabanes, avec plus d'infos sur http://www.wix.com/printempsvignerons/2012

 

- 1er avril, reception "privée" au chai pour un club de dégustateurs avec grillades aux sarments (et quelques baguettes à lier si le coeur leur en dit ;-)...)

 

- du 20 au 22 avril, on passe quelques jours chez nos amis d'Outre-Quievrain pour la Foire des Vins d'Aarschot. Comme c'est pas loin de Bruxelles, on ira faire un tour au musée de la BD et si par hasard y a des Bruxellois qui veulent du Trois Petiotes, on peut livrer. Et on passera par Lille au retour et même peut-être par Paris...

 

- les 12 et 13 mai, journée Portes Ouvertes au domaine comme une centaine de nos confrères en Côtes de Bourg... On vous en reparlera quand on aura une idée plus précise du programme de ces 2 journées mais il est déjà certain qu'il y aura en plus du bon boire, du bien manger !

 

Sinon, entre temps et d'ici là, vous pouvez bien entendu venir nous voir au chai (mais il faut nous appeler avant...)

 

 

 

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